Mieux comprendre les implants en 10 questions
1-Est-ce que les implants sont meilleurs que nos dents ?
Certainement pas ! Le meilleur implant du marché reste la dent sans aucune discussion possible. Seules les dents définitivement condamnées peuvent être remplacées par des implants.
Il est donc fondamental que le praticien évalue le pronostic des dents avant d’envisager leur remplacement.
2- Faut-il extraire les dents préventivement pour conserver le potentiel osseux ?
Surtout pas ! Un patient suivi et traité pour sa maladie parodontale ne perd plus d’os. Il est absolument incohérent d’envisager des extractions préventives dans le but de conserver l’os. D’autant qu’il a été démontré que l’extraction dentaire entraîne systématiquement une perte osseuse associée. Extraire les dents préventivement pour conserver l’os aurait pour résultat exactement le contraire de ce qui est recherché.
3- Une dent qui bouge est-elle forcément une dent condamnée ?
Absolument pas ! La mobilité dentaire est associée à l’inflammation des tissus profonds et à la perte osseuse. Dans de nombreuses situations cliniques, un traitement parodontal, en réduisant l’inflammation permettra de stopper la mobilité dentaire.
Par ailleurs, il existe désormais, pour certaines situations cliniques précises, des moyens de reformer l’os autour des dents et d’éviter ainsi leurs extractions.
4- Est-ce que les implants sont remboursés ?
La mise en place chirurgicale d’implants dentaires est un acte hors nomenclature qui n’est donc pas remboursé par la Sécurité sociale. La prothèse sur implant est partiellement remboursée par la Sécurité sociale.
Certaines mutuelles proposent le remboursement d’une partie de la mise en place chirurgicale des implants.
5- Pourquoi les implants sont-ils onéreux ?
Le coût des implants reste élevé en raison du prix des composants chirurgicaux (implants, matériel chirurgical) et prothétiques (pilier de prothèse).
À cela doit s’ajouter pour la partie chirurgicale du traitement, l’ensemble du matériel stérile et le coût du bloc opératoire.
6- Est-ce que tous les implants sont de bonne qualité ?
La réponse est clairement non. Il existe aujourd’hui de très nombreuses sociétés qui vendent des implants avec des prix extrêmement variables.
Ces différences de prix sont parfois justifiées. En effet, il existe une très grande différence sur la qualité des implants et le recul scientifique dont les sociétés disposent.
Cette qualité des systèmes implantaires joue un rôle fondamental dans le succès thérapeutique. La solidité des sociétés implantaires joue elle aussi un rôle fondamental pour le suivi à long terme et la disponibilité des pièces chirurgicales et prothétiques en cas de complications.
7- Faut-il aller à l’étranger pour faire des économies ?
Il est absolument impensable et excessivement risqué de considérer la santé dentaire comme un bien de consommation.
Cela pour plusieurs raisons :
• Toute intervention chirurgicale peut être associée à des complications qui seront toujours délicates à gérer si le praticien est à plusieurs milliers de kilomètres.
• La mise en place d’implants dentaires ne doit pas être considérée comme un acte isolé mais comme partie intégrante d’un plan de traitement global de la bouche qui implique un suivi régulier. Toute la littérature scientifique indique que c’est la qualité de ce suivi qui permettra d’envisager les taux de succès précédemment cités.
• La réduction des coûts se fait bien souvent au détriment de la qualité des produits utilisés. Il est illusoire de penser que les matériaux utilisés dans ces pays sont les mêmes que ceux utilisés en France. Bien souvent, quand il est nécessaire d’intervenir de nouveau sur des patients ayant eu recours à du tourisme médical, il est impossible de savoir ce qui a été placé dans la bouche et donc très souvent impossible de réaliser une nouvelle intervention simplement.
• Les complications (à long terme) simples mais ennuyeuses pour le patient (couronne mobile par exemple) ne peuvent être gérées que si l’on connaît les produits placés en bouche et que si les composants utilisés sont encore disponibles.
• La mise en place d’implants doit être uniquement envisagée dans des bouches assainies dans lesquelles la maladie parodontale a été traitée. Ce traitement peut nécessiter plusieurs semaines avant de pouvoir envisager la mise en place des implants.
8- Peut-on placer un implant le jour de l’extraction de la dent ?
La mise en place d’un implant le jour de l’extraction est possible. Elle répond néanmoins à un cahier des charges très strict qui n’est pas fréquemment retrouvé. Celui-ci comprend les éléments suivants : l’absence d’infection sur le site opératoire, la possibilité de stabiliser l’implant et de gérer les tissus mous autour de l’implant.
La mise en place d’un implant le jour de l’extraction a pour seul intérêt de réduire le temps de traitement ; cette technique n’aura aucun impact sur la préservation du volume osseux.
9- Peut-on placer la couronne le jour de la mise en place de l’implant ?
Il est tout à fait possible de placer une couronne provisoire sur un ou plusieurs implants le jour de leur mise en place. Il faut néanmoins garder à l’esprit que ces protocoles ne peuvent être envisagés dans toutes les situations cliniques.
Il convient de distinguer deux situations :
La mise en temporisation immédiate : mise en place d’une restauration prothétique provisoire sans contact fonctionnel avec les dents antagonistes.
• La mise en charge immédiate : mise en place d’une restauration prothétique définitive ou provisoire en contact avec les dents antagonistes.
La situation clinique qui se prête le plus à la mise en place immédiate d’une restauration prothétique est l’édentement complet mandibulaire (mâchoire inférieure).
Dans le cadre d’un édentement unitaire, la mise en temporisation immédiate devra être réservée à des situations cliniques particulièrement favorables.
10- Quelles solutions de remplacement en attendant la couronne sur les implants ?
Dans la majorité des situations cliniques, un délai de 2 à 6 mois doit être respecté entre la mise en place de l’implant et la pose d’une couronne provisoire ou définitive.
Dans les secteurs postérieurs, une solution de prothèse amovible peut être suggérée (notamment si le nombre de dents manquantes est supérieur à 2).
Dans les secteurs antérieurs, une solution de temporisation doit systématiquement être proposée. Il s’agira soit d’une prothèse amovible, soit d’une attelle collée (avec une dent provisoire collée dessus), soit d’un bridge collé (sans préparation dentaire).
Enfin, dans certaines conditions cliniques particulières, la mise en place d’une restauration provisoire peut être envisagée le jour de l’intervention.