Ai-je davantage de risque de perdre mes dents si ... ?
…Mes parents ont perdu des dents jeunes
Il est avéré depuis longtemps que la parodontite, comme d’autres maladies a une composante héréditaire forte. Il existe des familles entières touchées par cette pathologie.
Des travaux ont permis d’identifier certains gènes responsables, liés à une réaction inappropriée du système immunitaire, notamment la production élevée de cytokines.
Mais ce n’est pas une fatalité, car un dépistage précoce, des traitements adaptés ainsi qu’un suivi régulier peuvent éviter une évolution de la maladie.
…Je suis diabétique
La parodontite est reconnue comme l’une des complications du diabète, la 6ème. Si vous êtes diabétique, les risques d’avoir des parodontites ainsi que leur sévérité augmentent.
Le contrôle de la glycémie et son équilibration dans le temps est un élément essentiel pour les éviter. À l’inverse, le traitement d’une parodontite avérée, comme d’autres infections, permettra de stabiliser la glycémie. Si bien que diabète et parodontite ne peuvent être pris en charge séparément.
Aujourd’hui, les nouvelles mesures de la réforme de santé permettent le remboursement d’un bilan et de 2 séances de traitement chez votre spécialiste si vous êtes diabétique et que vous avez déclaré votre maladie à la sécurité sociale (ALD).
…Je suis fumeur(se)
La sévérité d'une parodontite et la vitesse de progression de la maladie sont soumises à l'influence de différents facteurs appelés facteurs de risque dont le tabac est considéré comme le facteur majeur.
Les fumeurs présentent environ 4 fois plus de parodontites que les non-fumeurs. Un fumeur sur deux, d’un paquet de cigarettes ou plus par jour, présente une parodontite sévère qui l’expose au risque de la perte d’une ou plusieurs de ses dents. Cependant le tabac ne peut pas à lui seul initier la parodontite. Il va par contre diminuer les signes cliniques, qui sont en général des signaux d'alerte de la maladie parodontale, par une diminution de la vascularisation des tissus gingivaux et une modification du fonctionnement du système immunitaire.
…Je vapote
Une étude conduite par l’Université de New York et publiée en février 2020 dans la revue Science a montré que 43 % des personnes utilisant des cigarettes électroniques souffraient de maladies des gencives et d’infections buccales (contre 73 % chez les fumeurs et 28 % chez ceux qui ne fumaient ou ne vapotaient pas). Les chercheurs expliquaient alors que « l’utilisation de cigarettes électroniques modifie le microbiote de la bouche et rend les utilisateurs plus sujets aux inflammations et aux infections ». La nicotine ne serait pas la seule responsable, mais aussi les autres produits chimiques contenus dans les liquides, dont les parfums. Il est donc aujourd’hui recommandé de n’utiliser la cigarette électronique que sur un temps limité, comme transition pour l’arrêt du tabac.
…Je consomme du cannabis
Une étude récente de 60 millions de consommateurs (2018) montre que la toxicité de trois joints de cannabis fumés avec du tabac et un filtre en carton correspondent à celle d’un paquet de cigarettes. Un consommateur chronique fumant 10 joints par jour a donc une consommation équivalente à plus de 3 paquets de cigarettes par jour. De plus, des études ont montré un effet immunodépressif, diminuant la résistance de l’hôte aux infections. Le cannabis provoque également une hyposialie, c’est à dire une diminution du débit salivaire, qui débute rapidement et perdure plusieurs heures. La conséquence est la modification de la consistance de la plaque dentaire, et des réactions gingivales importantes. Il y a une forte corrélation entre consommation de cannabis et aggravation de la perte osseuse.
Il faut également ajouter que la fumée de cannabis serait 3 à 5 fois plus cancérigène que celle du tabac.